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en chantier 2024

en chantier 2023

En chantier 2023

La MAISON SAURIOL est un petit projet d’architecture situé au cœur du quartier verdoyant d’Ahunstic-Cartierville. Elle s’intègre avec audace dans son environnement bâti, en redéfinissant les modèles établis. Elle est née d’une complicité forte entre les architectes et les clients qui ont, ensemble, réinventé et rêvé la façon d’habiter et de travailler à la maison, dans une enveloppe budgétaire mesurée.

Avec ses façades revêtues de brique, ce volume arbore une expression monolithique, austère et séduisante. L’originalité de cette architecture relève de sa brique artisanale et irrégulière qui s’agence aux parements de briques des bungalows voisins. L’utilisation de ce matériau pérenne se veut un geste qui ait valeur d’exemple dans le paysage montréalais.

Dans un souci de limiter l’empreinte au sol et de préserver l’étendue du terrain végétalisé, le projet s’implante dans l’enceinte restreinte de la maison originale démolie. La perméabilité du sol et l’atténuation des îlots de chaleur en milieu urbain sont au cœur de nos préoccupations.

La volumétrie s’éclate davantage à l’intérieur et exploite la verticalité. Derrière la façade à l’apparente simplicité se cache un espace à double hauteur. Les fenêtres surdimensionnées cadrent le paysage et créent des jeux de lumière. Ces gestes architecturaux sobres ont un grand impact sur la qualité de l’espace intérieur.

La MAISON SAURIOL est l’expression d’une nouvelle typologie d’habitation urbaine relevant le défi de faire cohabiter l’idéal de la « maison à habiter » avec celle de la « maison à travailler » dans un lieu de vie poétique et imprégné de la présence de la nature.

2024

En chantier 2022-2023

En chantier 2022-2023

L’essence du lieu

La Maison Pointe Fisher s’insère sur un site idyllique, parsemé de chênes majestueux et centenaires, où les vues sur le Lac Brome et les Montagnes Vertes sont exceptionnelles. Le lieu offre des perspectives sur le paysage où l’horizontalité s’impose.

Érigée en retrait du lac et de la rue, à l’emplacement même de la maison d’origine, l’implantation de la nouvelle maison a privilégié la préservation des arbres matures par une approche peu invasive.

Afin d’être en relation intime avec le paysage, la maison est déposée directement au niveau du sol et son rez-de-chaussée, libre de murs, profite sans limitation des vues sur les berges et le lac. Au-dessus, à trois mètres du sol, un volume à toit pentu loge toutes les chambres dans ses combles et se vautre dans la canopée des arbres.

La volumétrie, à la fois traditionnelle et contemporaine, propose une réinterprétation de l’archétype de la maison québécoise. Alors que la toiture à deux versants témoigne d’une architecture nordique, les grandes ouvertures irrégulières créent une composition atypique en façades. En apparence aléatoire, la position et les proportions des fenêtres offrent une expérience spatiale particulière. Ce jeu d’alternance entre plein et vide, masse et légèreté, a engendré un défi au niveau structural où les domaines de l’architecture et de l’ingénierie ont révélé leur complicité.

Le revêtement extérieur est en bois de cèdre de l’est du Québec, brûlé selon les techniques ancestrales japonaises de type Yakisugi. Sa texture craquelée et sa couleur sombre, telle l’écorce des arbres, lui confèrent un air de familiarité avec la forêt de chênes. Par endroit, le bois brûlé s’infiltre et contraste avec la matérialité intérieure, un bois clair qui capte la lumière au cœur de la maison.

La Maison Pointe Fisher, en résonnance avec son environnement naturel et bâti, capte l’essence même des lieux et invite le paysage à s’immiscer dans chaque moment du quotidien.

Projet complété à l'été 2021

Photos © Raphaël Thibodeau

En chantier 2022-2023

complété en 2021

Un pont entre les rochers

Cette maison se veut un hommage à la forêt vivante. Elle s’insère discrètement entre les rochers et dans une forêt peuplée de pruches, d’érables et de bouleaux. Célébré tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, le bois y domine. Les clients, un couple de professionnels montréalais, amoureux de la forêt, caressaient depuis déjà plusieurs années le rêve de vivre en pleine nature.

Site et stratégie d’implantation

Le site se trouve dans la région des Cantons de l’est, lieu de villégiature particulièrement prisé des Montréalais. Sa proximité de Montréal, une centaine de kilomètres, et ses atouts naturels en font désormais un lieu de vie de plus en plus populaire chez les adeptes du télétravail.

La propriété de trois acres, au terrain accidenté et parsemé de talus rocheux, présentait un défi de taille. Architectes et clients devraient arpenter le terrain en long et en large avant de déterminer l’emplacement le plus approprié pour y construire une maison qui soit à la fois entourée d’arbres et baignée de lumière naturelle.

La présence d’un massif rocheux devint l’élément clé permettant d’envisager une maison surélevée à trois mètres au-dessus du sol, tel une maison dans les arbres. Le bâtiment s’appuie donc sur le rocher, d’un côté, alors qu’à l’autre extrémité, il repose sur un socle de béton posé à même le sol minéral.

Ainsi perchée, la Maison Forêt 1 profite de vues spectaculaires sur son environnement naturel. Ce parti contribue également à minimiser l’impact de la maison au sol et à ouvrir la perspective sur le paysage au loin.

L’organisation spatiale

On accède à la grande terrasse de la maison par un escalier extérieur qui se loge contre la paroi de l’escarpement rocheux. Cette terrasse, conçue pour la détente avec son spa et ses chaises longues, est l’extension de l’aire de vie intérieure. Une fois franchi le seuil, les espaces se succèdent les uns aux autres, la cuisine et salle à manger s’ouvrant sur le séjour puis la suite du couple, à l’extrémité sud de ce bâtiment linéaire.

Le séjour, vitré de part et d’autre, est inondé de lumière naturelle. Côté est, le regard se porte sur la cime des arbres, en raison de la forte pente du terrain. Quelques alcôves se projettent hors de la façade, captant la lumière du sud et élargissant cuisine, salle à manger et salle de bain.

La chambre du couple, seule pièce à pouvoir se fermer au rez-de-chaussée, présente plusieurs fenêtres pleine hauteur. L’une de celles-ci se trouve le long d’un axe de circulation offrant une perspective sur la forêt et les rochers d’un bout à l’autre de la maison. Dans la salle d’eau, les architectes ont fait une place toute spéciale à la baignoire : insérée dans une baie totalement vitrée, elle devient lieu de contemplation par excellence.

Un escalier intérieur, logé entre le mur du foyer du séjour et la chambre, mène à l’étage inférieur où se trouvent l’entrée principale de même que la chambre d’amis.

Matériaux et palette de couleurs

Le bois est partout dans cette maison de 215 mètres carrés qui se veut en symbiose totale avec la forêt. La structure du toit, laissée apparente, est faite de bois d’ingénierie provenant du Nord du Québec. Un soin tout particulier a été apporté à la conception et à la finition de ces éléments structuraux qui s’inscrivent en quinconce dans des travées régulières de 3,9 mètres de côté. Les essences varient : alors que l’épinette noire blanchi a été utilisée pour la structure du toit, le revêtement extérieur est quant à lui constitué de planches de cèdre blanc grisonnant, auxquelles on a appliqué un accélérateur de vieillissement.

À l’intérieur, on a eu recours à l’érable massif pour les comptoirs de la cuisine ainsi qu’au plaqué érable, alors que l’ensemble du mobilier intégré est fait de contreplaqué russe. La palette de couleurs se décline en douceur. Les nuances de bois blond, blanchi et grisonnant, exhibant toute la richesse de la matière naturelle, se fondent dans les teintes discrètes du gypse peint blanc, du béton gris, et de l’aluminium naturel des fenêtres. Chaque geste a été pensé dans le but d’accentuer le contraste entre la maison, lumineuse, et la forêt aux accents parfois très sombres. La maison se déploie dans son environnement naturel tel un caméléon se prélassant au soleil sur le roc.

Renouer avec la nature

Totalement en harmonie avec la nature, cette maison capte l’essence même des lieux et invite le paysage à s’immiscer dans chaque pièce intérieure. La Maison Forêt I est la première d’une série de résidences en forêt sur lesquelles travaille l’équipe de Natalie Dionne Architecture. La Maison Forêt I se veut ainsi le reflet d’une préoccupation grandissante de la part des architectes pour l’utilisation de ressources renouvelables.

Projet complété à l'automne 2020

Photos © Raphaël Thibodeau

FINALISTE au Prix d’Excellence en architecture 2020 de l'Ordre des architectes du Québec - catégorie bâtiment résidentiels de type unifamilial en milieu urbain !

Une ode au patrimoine résidentiel de Montréal

Reconnue pour ses quartiers animés et sa qualité de vie, la ville de Montréal se caractérise par ses rues traditionnelles, bordées de maisons en rangée. Souvent centenaires, ces bâtiments de deux ou trois étages sont de moins en moins adaptés aux modes de vie contemporains. Dans le but de préserver ce patrimoine urbain, plusieurs architectes montréalais tentent de leur donner un nouveau souffle de vie.

La MAISON de BRIQUE, petit bâtiment situé sur la rue de Gaspé tout près du populaire Marché Jean-Talon, faisait récemment l’objet d’une transformation en profondeur, signée Natalie Dionne Architecture. Le programme consistait à reprendre trois logements de dimensions modestes et à en faire un seul espace de vie, lumineux, aéré et ouvert sur une cour extérieure jusque-là peu utilisée.

L’intervention architecturale se lit aisément à l’arrière du bâtiment. L’intention de départ était claire : préserver les éléments de la façade existante dans la mesure du possible. Outre le remplacement de la brique, le principal changement apporté au mur arrière a été l’intégration d’ouvertures plus généreuses. Les fenêtres du deuxième étage, allongées, s’inscrivent dans les traces des fenêtres d’époque et dans le respect de la typologie du quartier. Les vastes portes/fenêtres vitrées du rez-de-chaussée suivent le rythme des fenêtres de l’étage supérieur.

Une cheminée existante, témoin d’une époque révolue, assume désormais un rôle d’ordre esthétique plutôt qu’utilitaire. Elle vient renforcer la symétrie de la façade arrière et lui apporte une touche de fantaisie. Apparente à l’intérieur comme à l’extérieur, elle devient trait d’union entre l’ancien et le renouveau, entre intérieur et extérieur.

Les espaces de vie occupent la totalité du rez-de-chaussée. La cuisine donne directement sur la salle à dîner qui s’ouvre jusqu’au plafond de l’étage supérieur.

Ce geste permet de dégager deux volumes, celui de la chambre principale et celui de la salle de bain, qui semblent suspendus au-dessus du rez-de-chaussée. Un petit balcon s’insère au point de rencontre des deux volumes.

Des ouvertures donnant sur l’espace de la salle à manger offrent des vues étonnantes, tant sur les intérieurs que vers la ruelle. À l’étage, les cloisons ont été soigneusement alignées pour assurer fluidité et transparence entre les pièces. Installés à une autre époque, les puits de lumière se sont métamorphosés et laissent entrer une lumière zénithale qui inonde de clarté l’escalier central et la salle de bain.

Les matériaux

Cheminée, sols de béton, planchers et mobilier de bois contrastent avec le blanc pur des parois. Les riches nuances du noyer, utilisé partout sauf sur les cadres de fenêtres en acajou, et la chaleur de la brique réchauffent les intérieurs. La similitude des tonalités et la noblesse des matériaux confèrent calme et harmonie au projet.

La cuisine, au plancher de béton poli, s’ouvre directement sur la terrasse extérieure qui occupe une partie de la cour arrière. Le béton se fond aux dalles de pierre, renforçant les liens entre intérieurs et extérieurs. La cour se transforme ainsi en pièce de vie où recevoir famille et amis par les chaudes soirées d’été.

Le cabanon traditionnel est à peine perceptible, intégré au mur d’enceinte de bois grisonnant, rappelant la minéralité de la terrasse. L’espace de la cour, libéré, est prêt à devenir jardin ou potager. L’indispensable accès à la ruelle, autre composante traditionnelle du paysage montréalais, est assuré par une porte coulissante.

La MAISON de BRIQUE se veut une ode au patrimoine résidentiel de Montréal. Elle illustre l’immense capacité d’adaptation des maisons traditionnelles que l’on retrouve partout, à travers les quartiers de la ville. Elle illustre également la virtuosité de la firme Natalie Dionne Architecture qui fait de l’architecture une véritable célébration de l’espace et de la lumière.

Texte par Odile Hénault

Projet complété à l'automne 2019

Photos © Raphaël Thibodeau

PRIX D'EXCELLENCE EN ARCHITECTURE 2020 de l'Ordre des architectes du Québec - catégorie bâtiment résidentiels de type unifamilial en milieu urbain

La DUETTE est une nouvelle typologie d’habitation pour un duo d’appartements; petite analogie à DUET, a musical composition for two performers. Un frère et une sœur cohabitent dans cette nouvelle construction étroite de la 12ème avenue à Rosemont. La famille de l’un occupe l’appartement du bas, au rez-de-jardin avec une cour anglaise et la famille de l’autre occupe l’appartement du haut, au rez-de-chaussée et à l’étage avec une terrasse. Un puit de lumière surdimensionné illumine les 2 étages de l’appartement du haut. L’escalier sous-jacent est suspendu par une paroi d’acier noire; l’effet sculptural et de flottement de cet escalier est accentué par les ombres projetées crées par la lumière zénithale. Une grande paroi de bois d’érable se déploie au centre de l’appartement et sur chaques étages, animant chaques pièces de la maison. Le défi a été relevé pour HABITER EN VILLE, dans un appartement familial,aux dimensions minimales et au budget modeste,dans un espace ouvert, lumineux et chaleureux.

Projet complété à l'automne 2019

Photos © Raphaël Thibodeau

Situé sur un territoire vallonné des Cantons de l’Est, la MAISON PERCHÉE a été dessinée pour être en dialogue avec le paysage.

Au sommet d’une pente escarpée, le chalet s’assied sur un terrain plat aux dimensions restreintes. Presque à cheval sur le vide, il longe le haut de la falaise pour bénéficier d’une vue plongeante sur les montagnes appalachiennes et le lac Long.

Cette vue est perceptible dès le porche d’entrée, au travers d’un généreux passage fenêtré qui traverse le bâtiment de part en part. Ce grand couloir vitré au centre du chalet permet de profiter de la nature environnante et joue un rôle de séparation pour privatiser la suite parentale.

L’inclinaison du toit offre une belle hauteur sous plafond, permet d’intégrer de grandes baies vitrées et d’aménager une mezzanine dédiée à l’accueil des invités.

La position des ouvertures offre une relation variée au paysage; les fenêtres s’orientent tantôt sur les montagnes lointaines aux couleurs changeantes, tantôt sur les pruches matures et la petite végétation forestière entourant le chalet. L’intérieur et l’extérieur s’amalgame par l‘intégration des terrasses. L’une, plus grande, surplombe la falaise et regarde vers le lac et le Mont Orford. L’autre, ancrée au sol rocheux, est plus intime et entourée par la forêt de conifères. Le perron accueille les visiteurs et habitants, laissant entrevoir tous les atouts de l’architecture.

Avec sa silhouette oblique, sa forme simple et sa matérialité épurée, la MAISON PERCHÉE est pensée comme un lieu propice à la flânerie et à la contemplation de la nature.

Projet complété à l'automne 2019

Photos © Raphaël Thibodeau

Photos à venir

FINALISTE au Prix d’Excellence en architecture 2019 de l'Ordre des architectes du Québec - catégorie bâtiment résidentiels de type unifamilial en milieu urbain !

LA FACE CACHÉE DE LA VILLE

Dans l’environnement urbain bâti de Montréal, la façade arrière est la face cachée de la ville. On peut y risquer l’inédit et on peut oser l’interdit !

Les maisons en rangée du début du 20e siècle de Montréal sont à rénover et le défi est de les agrandir et de les recomposer pour créer de nouvelles typologies d’habitation adaptées au mode de vie contemporain. La BOÎTE NOIRE II est la suite d’une série de petites architectures érigées en cour arrière et cherchant à redéfinir notre patrimoine d’habitations urbaines.

Cette maison unifamiliale urbaine jumelée, en brique d’argile rouge, est typique de l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce de Montréal et de Westmount. Nous lui avons greffé deux parallélépipèdes noirs disposés en quinconce, en façade arrière. Ainsi juxtaposés, l’objet nouveau et l’héritage du passé se mettent en valeur. Nous avons cherché l’équilibre subtil entre le nouveau et l’ancien afin de créer un tout cohérent, préservant à la fois l’authenticité du bâtiment original et affirmant la contemporanéité de la nouvelle intervention.

JEU DE VOLUMES

Les façades arrière et latérales sont dispensées des règles de composition des façades urbaines sur rue. La façade latérale existante a une composition asymétrique et désordonnée tout en étant harmonieuse, libre et inspirante. L’appareillage de maçonnerie à encorbellement de la cheminée et le profil de la toiture mansardée sont des détails architecturaux identitaires et inspirants de cette maison issue du style TUDOR. À force d’observation et de dessins en 3D, notre agrandissement urbain a pris forme. Les cours arrière sont des lieux insolites et sans règles où l’on peut concevoir une architecture ludique, désinvolte et inédite. La seule règle est de répondre aux exigences des propriétaires qui sont de décloisonner la maison et l’agrandir en ouvrant la façade arrière généreusement pour profiter du jardin et de la lumière. Le jeu des volumes en quinconce offre à la fois un espace en surplomb sur le jardin à l’étage et un espace extérieur couvert et à l’abri des intempéries au rez-de-chaussée. Le toit en appentis s’est ajouté, en dialogue avec la fausse mansarde pentue, offrant à la cuisine de la hauteur sous plafond et de la lumière zénithale. Étonnamment, l’apparente légèreté de ce jeu de volumes résulte dans la dissimulation d’un judicieux système structurale d’acier.

FINE ŒUVRE D’ÉBÉNISTERIE

La BOÎTE NOIRE II est aussi la suite d’une série de petites architectures conçues comme un écrin, tel un objet précieux, une fine œuvre d’ébénisterie. C’est un coffret revêtu d’un matériau lisse et noir à l’extérieur et de bois blond à l’intérieur. Cette BOÎTE NOIRE se revêt de grandes plaques de fibrociment noir, à la surface iridescente, finement assemblées par des rivets et perforées d’un motif pour la loggia. J’ose citer l’artiste Pierre Soulages, figure majeure de la peinture abstraite française, qui « du noir pur, parvient à faire jaillir la lumière » et continue à explorer sans relâche les mystères de ce pigment. Le noir s’est imposé pour aussi mettre en valeur les matériaux avec lesquels il est en contact.

De grandes fenêtres s’ouvrent, se déploient et le jardin devient partie intégrante de la maison. Les matériaux intérieurs et extérieurs dialoguent afin de mettre en relation les espaces. Dedans, les lambris de bois blond couvrent les murs et le plafond de l’appentis, alors qu’un lattis de bois de cèdre de l’Ouest revêt les surfaces extérieures couvertes. Les dalles d’ardoise naturelle du Québec de la terrasse jouxtent les grandes plaques de porcelaine de la cuisine. Héritage du passé, le plancher de bois original en chêne de la salle à manger, conservé et restauré, a donné le ton. Ainsi l’îlot, en bois de chêne massif, est monumental au centre et fait office d’autel pour les rituels du quotidien. Au périmètre se dresse, plus sobrement, le mobilier blanc ou noir.

Ce projet est un plaidoyer en faveur de l’art constructif, reconnaissant la complicité entre l’architecte, les bâtisseurs et les propriétaires, participant tous activement à la recherche de qualité, autant technique qu’esthétique et partageant un plaisir et un souci du travail bien exécuté. L’art de l’architecture se manifeste ici dans toutes ses dimensions.

Paradoxalement, la face cachée des maisons est probablement la face la plus vue. Les éloges de la part du voisinage de cette maison en témoignent ainsi que l’intérêt des gens pour les BOÎTES NOIRES I et II. Les citoyens urbains habitent les cours arrière et requièrent une meilleure qualité de l’environnement bâti. La reconstruction des façades arrière redéfinit la qualité de vie, favorisant le vivre en ville et restreignant l’étalement urbain. Le chanteur Québécois, Patrick Watson, fait l’éloge de la cour arrière avec sa chanson « Adventures in your own backyard » où il mentionne aussi « Didn't need to go so far ».

La cour arrière, ainsi architecturée renouvelle le regard et débride l’imaginaire des citoyens urbains. Ode à la face cachée de la ville !

Projet complété à l'automne 2017

Photos © Raphaël Thibodeau

GRANDS PRIX DU DESIGN 2013   Prix espace résidentiel de 1600 à 3200 pi2

VIDÉO >>>> Entrevue télévisuelle et visite lors de l'épisode 13 de Vue de l'Intérieur.

« Maison de rêve.  Il y a quelques années, on a eu un coup de foudre pour un lieu qui, pour nous, est magique. La vue, au loin, du majestueux Mont Sutton nous a ravit. Le calme de la forêt qui nous entoure apporte une sensation de bien-être.

Il manquait un élément important: une belle maison, accueillante, ouverte et en harmonie avec l'environnement. Dès la première rencontre, l'architecte Natalie Dionne nous racontait des choses qui nous plaisaient: les matériaux qui traversaient les fenêtres pour relier l'intérieur et l'extérieur, l'attention à la position du soleil aux différentes heures du jour, selon les saisons, le porte-à-faux qui suit le mouvement du terrain ...

Avec son équipe, on a senti un engagement indéfectible tout au long du projet, jusque dans les moindres détails: le choix judicieux des grands panneaux de bois à l'entrée, le comptoir de bois massif dans la cuisine, l'éclairage optimal aux bons endroits, le choix mûri du jaune idéal pour les grandes portes articulées ... La Maison T, c'est notre maison de rêve! Cette maison nous fait vivre une belle expérience de vie où l'intérieur se mélange avec l'extérieur. » 

Les propriétaires.

La  MAISON T est une maison de plaisance conçue pour une famille urbaine dans les Cantons de l'Est (Québec). Elle est inspirée des écrits de Pline le Jeune, dans lesquels l'imaginaire est stimulé par des descriptions sensuelles de villas italiennes qui, datant de l'Antiquité, permettent la contemplation du paysage environnant.

Le site est un terrain incliné d’un dénivelé de 11 mètres, offrant de magnifiques échappées visuelles vers les vallons agricoles, les montagnes et la forêt. La maison a été implantée tout en haut de la colline, sur un secteur plat. À l’arrivée par le chemin carrossable, elle se dévoile par deux volumes cubiques peu fenêtrés, déposés tels des blocs sur le terrain verdoyant. Le premier volume, de 2 étages et de forme carrée, est traité en parement de bois. Le second volume, d’un étage et de 23m50 de long, enchâssé dans le sol à une extrémité du terrain et surplombant la colline en porte-à-faux à l’autre extrémité, est revêtu de panneau de fibrociment. Au centre de la composition se trouve un vide, espace de transition entre ces deux volumes : transparent, il ouvre sur un panoramaspectaculaire avec, au loin, la crête des montagnes Appalaches et le haut sommet de Sutton.

Inspirée par son environnement bucolique, cette architecture se définit et se module par rapport aux vues, l’ensoleillement et la topographie du lieu. L’implantation de la maison, de ses jardins, de ses terrasses et de la piscine, a favorisé un plan cruciforme orienté suivant les axes Nord-Sud et Est-Ouest. En plan, la maison s’articule autour de trois parties distinctes disposées selon un plan en « T » (d’où son nom de « Maison T »). Une partie accueille le salon, une autre les chambres des invités et la dernière, de « deux étages, abrite la cuisine et la chambre principale à l’étage. L’espace central est le lieu de réunion, de détente et de contemplation. Entièrement vitré, il fait la liaison avec les espaces extérieurs architecturés. À l’Est, les vues ouvrent sur le paysage des montagnes et sur une terrasse en bois profitant des rayons du soleil levant. Au Sud, l’espace central se prolonge vers un patio minéral où une piscine longiligne s’avance vers la forêt de feuillus. À l’Ouest, du côté de l’entrée, il donne sur un bassin d’eau, jardin aquatique agrémenté de papyrus, évoquant une atmosphère japonisante. C’est par ce côté que la salle à manger, le soir, est baignée des derniers rayons du soleil. 

L’atmosphère dans la maison est créée, également, par la présence de l’eau et sa mise en lumière. Du jardin aquatique, comme du ruisseau qui coule en marge de la maison jusqu’à l’étang en contrebas, monte un léger bruissement d’eau. L’éclairage soigné de ces milieux aqueux en complément de celui de la maison rend le lieu envoûtant à la nuit tombée. 

Les détails de finition, aussi bien intérieurs et extérieurs, sont l’âme de la maison. Tout le mobilier intégré est dessiné avec précision et exécuté avec minutie, qu’il s’agisse du foyer, de la bibliothèque du salon, des portes-papillon donnant vers les chambres des invités, du mobilier de cuisine (avec son îlot à tablier flottant) ou encore du mobilier de salle de bain (avec sa baignoire coffrée en bois) des volets et du lit de la chambre principale. Il en va de même à l’extérieur pour les portions de murs, en bois torréfié, fibrociment, acier Corten, panneau de chêne blanc. Quant aux traitements de sol,  en béton, ardoise etpierre calcaire, ils sont conçus de manière à accentuer la liaison entre extérieur et intérieur.

LaMaison  T, conçue avec les meilleurs principes d’isolation et d’étanchéité, est certifiée Novoclimat. Le choix d’un système de géothermie a permis de diminuer les besoins en ressources énergétiques. La fenestration a été étudiée en fonction du climat et des orientations, afin d’assurer le confort de chaque espace aussi bien en hiver qu’en été. Les fenêtres ouvrantes en vis-à-vis assurent l’aération naturelle. Au Nord, la maison comporte peu d’ouvertures. Au Sud, le toit de l’espace central, en porte-à-faux au-dessus du patio, protège le hall de la surchauffe du soleil l’été alors que, l’hiver, les rayons apportent un gain solaire. Les revêtements de sol, en béton et pierre naturelle, préservent la fraîcheur durant l’été; munis d’un systèmede chauffage hydronique, ils assurent un confort idéal durant les saisons froides.

Projet complété en 2012

Photos © Marc Cramer

Nouvelle construction

Emplacement : Lantier, Laurentides

Fin du chantier : Été 2021

Superficie : 4200 pi2

PRIX D'EXCELLENCE EN ARCHITECTURE DU QUÉBEC 2009 de l'Ordre des architectes du Québec catégorie résidentielle (unfamiliale)

La MAISON en U s’ouvre sur la cour intérieure et se ferme au chaos urbain.

La MAISON en U est une maison urbaine, située dans la zone limitrophe d’un quartier résidentiel de Montréal, à proximité d’une voie ferrée. Sa forme en U exploite l’idée d’ouverture sur sa cour intérieure et de fermeture par rapport au contexte urbain environnant. Des parois de bois et de verre, articulées, construites tels des éléments d’ébénisterie, s’ouvrent et se ferment sur la cour intérieure. Selon les saisons, cette cour devient alors une pièce intégrante de la maison.

La Maison en U a été érigée par l’architecte Natalie Dionne pour y établir sa résidence familiale et son bureau. Avec son conjoint, qui œuvre dans le milieu du cinéma, elle a dessiné et entrepris la construction de cette résidence en 2003. En marge d’un quartier branché de Montréal, le Plateau Mont-Royal, c’est sur un rare lot vacant qu’ont été érigées deux nouvelles constructions disposées à chaque extrémité du terrain et greffées à un petit bâtiment industriel existant.

La Maison en U exploite l’idée de fluidité entre les espaces extérieur et intérieur. Les nouvelles façades côté cour sont recouvertes de contreplaqué marin dont la face de parement est un placage d'okoumé. Ce placage de finition revêt ces murs tant à l’intérieur qu'à l’extérieur. De même, le plancher de la terrasse, fait de bois d’ipé, est en continuité avec le plancher intérieur. D’un côté de la terrasse, la large fenestration en bois est composée de quatre panneaux qui se déploient par un système de penture tel un accordéon. De l’autre côté de la terrasse, une porte de garage a été installée dans une large ouverture du bâtiment existant. Lorsque ces deux baies vitrées sont en position ouverte, elles laissent chacune un trou béant dans chaque façade, rompant ainsi les limites entre l’intérieur et l’extérieur. En été, à l’étage, les fenêtres ouvertes et les volets en position fermée, permettent la ventilation de la chambre, assurent l’intimité, protègent de la pluie et préservent la pièce d’un réchauffement excessif, cette façade étant orientée plein sud. L’hiver, les volets en position ouverte permettent de profiter d’un gain solaire.

Projet complété en 2008.

Conçu et construit en collaboration avec Martin Laneuville. 

Photos © Marc Cramer / Katri Pyynönen

FINALISTE au Prix d’Excellence en architecture 2015 de l'Ordre des architectes du Québec - catégorie bâtiment résidentiels de type unifamilial !

<< Travaillant tous deux dans le milieu artistique, et amateur d’architecture, nous avons après deux ans de recherche intensive trouvé une maison afin d’y installer notre petite famille. Énorme coup de cœur pour la propriété de l’avenue Northcliffe. Maison droite, construite en 1925, pièces de belles grandeurs, très peu retouchée avec les années, soleil dans la cour arrière, finalement un coin de ville parfait pour élever notre garçon.

Le seul petit bémol, la cuisine à refaire, trop petite. Nous y avons rêvé de cet agrandissement, un projet qui est né dans notre imaginaire il y a maintenant plus de trois ans.

Un projet difficile, agrandir l’espace dans un périmètre restreint. Nous voulions respecter l’âge et l’âme de la maison et qu’enfin le projet devienne réalité.

Rencontre parfaite avec une architecte de talent et une équipe tout aussi talentueuse. Une vision de l’architecture en tout point égale à la nôtre, des échanges constructifs, mélange de notre vision et de celle de Natalie Dionne ont fini par faire de ce projet une réussite totale.

Natalie Dionne a su faire s’emboîter le tout, une architecture contemporaine et l’âme de notre vieille maison, pour en faire un résultat magnifique et harmonieux.

Nous en sommes très heureux et en profitons pleinement! >>

Les propriétaires.

La BOÎTE NOIRE est une petite architecture conçue comme un écrin. Un coffret revêtu d'un matériau lisse et noir, finement assemblé par des rivets, exposant par sa vitrine, une pièce d’architecture intérieure, tel un objet précieux, fine œuvre d’ébénisterie.

L’art de l’architecture se manifeste aussi dans le menu détail. Ce petit projet est un plaidoyer en faveur pour l’art constructif, reconnaissant la complicité entre l’architecte, les bâtisseurs et les propriétaires, participant tous activement à la recherche de qualité autant technique qu’esthétique. Un plaisir et un souci du travail bien exécuté partagés avec le couple propriétaire, qui, par leur métier, un photographe et une styliste, partage le même sens du détail.

L’idée de la BOÎTE NOIRE est aussi un clin d’œil à la photographie.

Juxtaposition de matières. Composition d'un tableau. Un équilibre dans la composition, qui se joue autant à travers l'ergonomie, les proportions, la couleur ou les assemblages, a fait l’objet d’autant d’études et de recherche de la beauté architecturale.

La maison familiale du couple est une maison urbaine jumelée, située dans l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce à Montréal, qui nécessitait un petit projet d’agrandissement. La superficie du terrain est petite et l’espace disponible pour agrandir la maison est restreint.

En réaction à cet aspect et au désir commun de valorisation du détail, nous avons greffé à l'architecture existante une BOÎTE NOIRE qui assurera une meilleure fonctionnalité de la maison comme un ensemble en y logeant la pièce maîtresse de la maison, la cuisine.

La maison reflète la facture architecturale de l'ouest de l'île du début du 20e : construction en parois de béton préfabriquées revêtue de brique d’argile rouge, menuiserie de bois originale peinte blanche, huisserie à meneaux de plomb.

L’équilibre subtil entre l’existant et le nouveau est recherché. L'authenticité de ces détails jumelée à l'affirmation contemporaine de l'intervention ne fait qu'exacerber leurs caractéristiques respectives. Leur affirmation singulière créant un tout cohérent. 

Projet complété en 2015

Photos © Alain Sirois

La cuisine est la pièce de résistance de la MAISON UPPER LANSDOWNE. Les matières naturelles et intemporelles ont été utilisées. Le marbre blanc italien Statuario est spectaculaire avec son veinage grisé; un marbre classique et raffiné, tout approprié pour la dalle de grand format du comptoir et du mur en arrière-plan. Le noyer massif est envoûtant avec son veinage accentué, rehaussé d’un fini à l’huile naturelle. L’îlot de la cuisine, tout en bois, révèle, dans ses menus détails, le souci du travail bien exécuté, signe d’une belle complicité entre l’architecte et les artisans ébénistes.

La MAISON UPPER LANSDOWNE est une maison typique de Westmount dont la partie arrière a été rénovée. Ce projet est la suite d’une série de petites architectures contemporaines conçues en harmonie avec l’architecture d’origine des maisons du début du 20e siècle et faisant l’objet d’études sur la composition et l’équilibre le plus juste entre les différentes matières et l’espace.

Projet complété à l'automne 2018

Photos © Raphaël Thibodeau

« Notre maison. Nous vivons dans notre maison depuis quelques saisons déjà. Il m’arrive encore à toute heure du jour de m’interrompre pour observer comment la lumière se projette sur les murs, les toiles ou à travers le jardin de fleurs à l’arrière. Je suis en plein cœur de la ville et je retrouve une sensation d’apaisement quand j’entre chez moi.

Je suis encore envoûtée par mon rapport à l’espace. J’aime notre maison quand j’y suis seule, assise au bureau, évaluant la force du vent qui agite les feuilles. J’aime notre maisonquand les invités s’éternisent parce que la magie du lieu les retient. J’aime notre maison, les dimanches, partageant en famille le repas du soir.

Dans un monde où tout défile à une vitesse qu’on peine à rattraper, je me réjouis d’avoir pris ce grand risque. Celui de confier mon avoir pour créer un lieu qui s’inscrit dans le temps. Un lieu qui me survivra parce que conçu avec rigueur, conscience et sensibilité. Vivre dans un lieu empreint de beauté le rend intemporel. » 

Isabelle Vincent, co-propriétaire

La MAISON E3 révèle un environnement intérieur presque monacal par la sérénité du lieu épuré. Le découpage particulier du volume, par un conceptà multi-niveaux, donne de l’élévation et de la luminosité à l’espace.  Cette maison urbaine est à la fois un lieu de vie, de création et de rassemblement, conçue pour une famille inspirante. 

«The E3 House gets its name because Natalie Dionne Architecte, the husband-and-wife team of Natalie Dionne and Martin Laneuville, organized the design in cross-section, using a strategy that recalls modernist Viennese architect Adolf Loos’s influential Raumplan, with its staggered rooms and fluid transitions between floors».

David Theodore, Azure magazine, June 2012  

La Maison E3 est située dans un quartier animé de Montréal, à proximité du très populaire marché Jean-Talon. Elle a été conçue pour une famille ayant un attachement profond pour ce quartier, dont le couple oeuvre dans le milieu du théâtre, du cinéma et de la télévision et dont les enfants sont presque à l’âge adulte.  

La géométrie de l’habitation est simple dans sa volumétrie extérieure, soit un parallélépipède délimité par deux murs largement fenêtrés côtés Est et Ouest et par deux murs mitoyens côtés Nord et Sud. L’orientation du terrain a inspiré la conception d’une maison à multi-niveaux pour favoriser la diffusion en profondeur de la lumière naturelle. À l’intérieur du volume, les planchers sont disposés en quinconce de part et d’autre d’un espace central évidé de douze mètres de hauteur, scindant la maison en deuxvolumes, avant et arrière, où l’escalier, surmonté d’un puits de lumière, relie les différents niveaux.

Les larges fenêtressituées aux deux extrémités de la maison et le puits de lumière central permettent au soleil de pénétrer profondément à l’intérieur pour créer des jeux d’ombre et de lumière naturelle en constante évolution. Ainsi, l’environnement intérieur se module au gré du jour et des saisons. De larges volets de bois coulissants glissent devant les fenêtres de chaque chambre, filtrant la lumière de l’aube ou celle à la tombée du soir. Pour assurer une ventilation naturelle de la maison, les fenêtres sont disposées en vis-à-vis et chacune d’elles s’ouvre, ainsi que celles du puits de lumière. Les volets protègent également la maison de la surchauffe l’été. 

Le nom E3 a été attribué à cette maison parce qu’elle s’organise autour de la coupe du bâtiment. Le dessin en coupe ressemble à un E majuscule relié à un E inversé par les escaliers entrecroisés. Chaque espace de vie ou chaque chambre occupe son propre niveau. L’escalier relie les six pièces de la maison, aboutissant à un lieu de création perché en mezzanine et à une terrasse avec une vue saisissante sur l’emblématique Mont-Royal. De l’autre côté, le puits de lumière donne sur un toit végétal où la culture d’un petit champ de lavande est prévue.

Les chambres s’ouvrent sur l’espace central par de très larges portes sur pivot ou coulissante permettant l’éclatement de l’espace, l’entrée de lumière et la profondeur des perspectives. Lorsque les larges portes se referment, l’espace se replie, permettant l’isolement, l’intimité et le recueillement.

Le volume est structuré par les éléments d’architecture intégré, qui apportent, avec leurs matériaux de finition, une qualité graphique et sculpturale à l’espace. L’escalier central, léger et aérien, et l’îlot majestueux de la cuisine sont assemblés avec les mêmes matériaux, soit l’acier et le noyer. Les espaces de rangement, plaqués d’érable, sont disposés l’un au-dessus de l’autre, se déployant sur plusieurs niveaux tel deux monolithes. À l’extérieur, à l’avant comme à l’arrière, un contreplaqué marin de couleur tabac tapisse les murs et le plafond des grandes alcôves. Le projet s’élabore selon un code de matériaux et de couleurs simple et répétitif: le béton poli, l’acier naturel, le bois, l’enduit blanc et la céramique bleue. Le croisement de ces matières crée d’étonnantes compositions graphiques, tels de véritables tableaux abstraits.

Photos © Marc Cramer

Projet complété en 2014

Photos © Raphaël Thibodeau

L’Appartement de Brésoles est un penthouse rénové de 1500 pi ca, situé en vis-à-vis de la Basilique Notre-Dame du Vieux-Montréal, dont l’imposant mur de pierre calcaire influence la palette de couleur en un camaïeu de gris : marbre de Carrare, stainless steel, laque et quartz gris. Le bois de plancher teint ébène, et le noyer massif au veinage accentué, sont au parfum de l’homme qui l’occupe. Un lattis de bois de noyer, avec éclairage intégré, dissimule la retombée du plafond et s’immisce jusque dans le cellier. Les minutieux ouvrages de mobilier intégré, aussi en noyer, se répandent de l’ilot de cuisine jusqu’au boîtier de la baignoire de la salle de bain. 

Projet complété en 2016

Photos © Raphaël Thibodeau

La Maison des Mélèzes  est située dans la Cité-Jardin de Rosemont à Montréal. Conçue pour une famille, la maison originale a généreusement été agrandie côté jardin.

Tout en contraste, deux parallélépipèdes en fibrociment et à toit plat jouxtent la maison originale à toit versant et revêtue de bois. Les deux ajouts sont disposés le long des lignes de lots et s’ouvrent vers le centre du jardin par une généreuse fenestration. 

La cuisine est installée dans un volume longiligne, minutieusement disposé sur des pieux à vérin pour protéger le réseau racinaire des arbres matures qui le bordent. Le volume de la cuisine profite d’un environnement paysager exceptionnel, tel une cabane dans l’arbre avec ses perchoirs. 

Le mobilier de la cuisine et les revêtements de surface sont conçus de façon à se fusionner avec l’enveloppe extérieure architecturale. Ainsi, le fini lisse de la laque grise esten continuité avec les panneaux de fibrociment gris. Les panneaux muraux de contreplaqué d’érable et le comptoir de quartz de la cuisine se projette à l’extérieur pour le BBQ. 

La chambre principale, quant à elle,  est installée dans le volume en vis-à-vis de la cuisine et est lié à un spa par une passerelle. Les volets en érable, exécutés avec précision, se refermentdevant la fenêtre en coin.

Projet complété en 2012.

Photos © Marc Cramer

La Maison Longue est une maison de villégiature, située dans les Laurentides, au bord d'un lac sur un terrain escarpé. La Maison Longue fait référence à la forme typique des peuples autochtones, une volumétrie simple, explorant l'idée d'abri primaire, rendue par une forme rectangulaire allongée, déposée sur pilotis et fermée d'un toit à deux versants. L'implantation est linéaire et parallèle au lac. Une fenestration panoramique offre une vue sur le lac dans la plus grande longueur du rectangle. Le plancher suspendu, s'étend vers l'extérieur et s'ancre au terrain par deux passerelles.

Projet complété en 2006

Photos © Eric Piché

Situé dans le Vieux Montréal aux abords de la Cité du Multimédia, LE CARTET est à la fois restaurant, traiteur et épicerie. L’espace qu’il occupe est un majestueux local commercial de la rue McGill, au rez-de-chaussée d’un immeuble du 19e siècle, à l’image et à l’échelle des commerces de Soho à New-York, issus de l’essor des capitales. Ce local, traversant et de quelques 100 pieds de profondeur, a une grande hauteur sous plafond (14 pieds), une structure de bois d’œuvre apparente, des murs mitoyens en maçonnerie et une fenestration généreuse aux deux extrémités, ce qui en accentue l’effet de profondeur. 

L’épicerie, avec ces produits colorés, démultipliés et alignés, constitue la texture du lieu. Celle-ci, éminemment graphique, occupe la partie avant de l’espace. Par contraste avec cette texture, l’intervention architecturale est sobre, lisse et monochrome, cherchant avant tout à mettre en valeur la volumétrie exceptionnelle de cet espace, voir même à la magnifier. Les grandes surfaces planes, noires ou blanches, issues de la nouvelle architecture, constituent l’autre texture du lieu, le cadre de son animation et le fond de scène de ses déambulations.

Le projet compose avec un code de matériaux et de couleurs simple : le bois, l’acier noir et l’enduit blanc. C’est par le croisement de ces trois matières, propres au lieu original, que le projet se définit dans une assertion de fluidité, de glissement et de répétition. L’espace initial a été peint en blanc, des colonnes aux murs de briques et aux plafonds, en dehors du plancher de bois verni, conservé à l’état original. Ainsi épuré, ce volume est structuré par deux éléments de mobilier, l’un en bois et l’autre en acier. D’une part, se trouvent les casiers de bois de l’épicerie, qui occupent le mur de maçonnerie dès l’entrée pour se fondre derrière le bar en acier, et un comptoir de bois massif qui s’étend jusqu’à l’arrière du commerce et intersecte l’élément d’acier. D’autre part, deux longs bandeaux d’acier noir, disposés l’un au-dessus de l’autre, enveloppent de l’avant à l’arrière tous les services du restaurant : café, bar, cuisine, sanitaires. Cette bande noire relie, tel un trait d’union, les deux vestibules d’acier disposés de part et d’autre du commerce.

L’ensemble du mobilier et des éléments architecturés a été conçu pour exprimer cette idée de surfaces lisses et non texturées. Ainsi, les feuilles d’acier sont pliées et assemblées sans vis apparentes. Le fini est lisse et mat, pour laisser s’exprimer le grain de la matière et rehausser l’apparence naturelle de l’acier. Il en va de même pour les étagères de bois, assemblées grâce à un système d’ancrage dissimulé. Ce nouveau mobilier, qui se détache du sol et des parois du volume existant, a sa propre légèreté, évanescente. Il compose aussi avec une surface de tuiles en pâtes de verre blanches qui, lisses et réfléchissantes, lui apportent un aspect presque immatériel. 

Les longues tables en bois, quant à elles, magnifient la volumétrie du lieu en soulignant sa longueur.  Trois tables majestueuses (14 pieds de longueur) sont disposées au milieu de cet espace, l’une à la suite de l’autre, accompagnés, de chaque côté, de bancs continus. Elles sont construites à même une seule et unique pièce de bois massif africain, du Shedua, de couleur brun foncé au grain affirmé, laissant l’aubier à découvert en bordure, sur toute leur longueur. Tel un réfectoire, les longues tables font éloge au repas et teintent le lieu d’un esprit rassembleur et conviviale. 

L’esprit de cette architecture est accru par l’éclairage, qui apporte toute sa chaleur au lieu. Le soir, il est baigné d’une lumière ambrée par une multitude d’ampoules suspendues à hauteurs variables au bout d’un nœud coulant de fil électrique noir. Ces ampoules, dans toute leur nudité, avec leur filament orangé, apportent la touche finale à la nouvelle architecture instaurée.

Projet complété en 2008.

Photos © Marc Cramer

Prix Intérieurs FERDIE 2008 catégotie Mobilier de bureau

Le Musée d’Art Contemporain de Montréal réorganise son hall d’entrée avec un nouveau meuble de réception en acier. Le meuble est composé d’un assemblage de feuilles d’acier de grandes dimensions qui se déploient, formant une silhouette imposante mais sobre.

Ce projet de mobilier est l’occasion d’une exploration de construction à un seul matériau. Les feuilles d’acier choisies sont déployées, juxtaposées, pliées et repliées à la manière de l’origami. Cet acier usiné est dévoilé à l’état brut, laissant la trace de la vague bleue issue du roulement à chaud. Comme un métal précieux, il est par la suite nettoyé et poli. Sur le revers du meuble, l’acier est peint de couleur vert pomme tel un réversible. Un quartz de la même couleur revêt la surface du comptoir.

Projet complété en 2007. 
Réalisé en collaboration avec le Groupe Cardinal Hardy.

Photos © Marc Cramer

Aménagement intérieur du lieu de représentation, de marketing et de vente de l’entreprise de télévision spécialisée ASTRAL MÉDIA. Perché au 9ème étage d’un immeuble à bureaux de l’Ouest de Montréal, l’espace est modulé par la superposition de plans de verre. Ces plans fragmentent le lieu sans jamais l’interrompre, tel un prisme décomposant les réflexions et la lumière provenant du paysage urbain et des images télévisuelles. Images virtuelles insaisissables évoquant la modernité de ce monde.

En collaboration avec Jean Gilles Lemieux, architecte. 2000.

Photos © Yves Beaulieu